Lettre ouverte au Doyen du Tribunal civil de première Instance de Port-au-Prince par François Emmanuel…

Port-au-Prince, le 19 Octobre 2020

Lettre ouverte au Doyen du Tribunal civil de première Instance de Port-au-Prince, Me Bernard Sainvil et à Me Ducarmel Gabriel, Commissaire du gouvernement

Messieurs les Autorités judiciaires,

Les Organisations signataires de la présente vous saluent patriotiquement et saisissent l’occasion pour attirer votre attention, d’une part, sur la volonté du pouvoir machiavélique en place d’arriver à instrumentaliser totalement la Justice de notre pays, en l’utilisant comme instrument de persécution politique contre des citoyens/nes qui osent critiquer ou dénoncer, entre autres, leurs actes de corruption, d’assassinat ciblé, et d’autre part, sur la nécessité pour vous, en tant qu’auxiliaires de la Justice, appelés à dire le mot du droit, de ne pas, en aucun cas, encourager cette entreprise malsaine d’instrumentalisation de la justice. Dans cette perspective, il est impératif d’assumer pleinement vos responsabilités pour préserver votre honneur et votre dignité et pour le plus grand bien de la communauté. Un grand effort de vigilance citoyenne doit être ainsi consenti, au nom du principe cardinal de l’indépendance de la justice, pour éviter à ce que la politique ne prenne en otage la Justice et dénature, au détriment des citoyens/nes, le droit.

Louis C. Thomas affirme avec raison, dans le même sens, ce qui suit: « Le droit s’embarrasse de la politique : il perd toute la force de raisonnement et la logique qui le caractérisent et se laisse aller au caprice des passions, de la faiblesse et de l’imprudence des hommes appelés à se prononcer, substituant ainsi l’individuel au collectif. »1 De telles légèretés représentent, quand elles se produisent, un véritable danger pour la société qui ne saurait, en pareil cas, bénéficier d’une justice saine garantissant le triomphe du droit. Pour que le droit puisse triompher, il doit être nécessairement débarrassé de la politique. En Haïti, le bon droit doit être libéré de la politique criminelle du pouvoir qui déshonore la Justice en la vassalisant ou la plaçant en coupe réglée. Ce qui porte un certain nombre de juges à commettre l’imprudence de travailler, depuis quelques temps, suivant les caprices d’un gouvernement dépravé qui entend transformer la justice en pur instrument de persécution politique.

La politique doit cesser donc d’entraver la Justice afin d’assurer le respect du principe fondamental d’indépendance. Cela, il convient de le souligner, ne peut s’obtenir qu’au prix d’un combat citoyen permanent. Ainsi, il est du devoir de chaque citoyen/ne, en commençant par les autorités de la justice en particulier, de lutter en vue d’éviter que la politique vienne souiller le monde de la Justice comme c’est le cas aujourd’hui en Haïti. Il est hors de question de laisser aller le droit au caprice des passions des politiciens véreux, corrompus et criminels qui sont en train, au plan national et international, d’empoisonner la vie quotidienne du peuple haïtien. C’est au nom de ce combat légitime et impératif que des citoyens/nes appartenant à diverses organisations vous écrivent pour pour lire le document intégral, cliquer sur le sur le lien PDF suivant : Lettre Ouverte