Haïti Reconstruire Comment Aider sans se Tromper

HAITI RENCONSTRUIRE COMMENT AIDER SANS SE TROMPER par Dan Albertini –

La prudence est de mise, la modération aura bien meilleur goût, la confiance est à Rétablir. La modernisation est incontournable. Ce n’est nullement de confondre vitesse et précipitation et plonger dans un autre gouffre de la mésentente. C’est par contre le moment de se parler sans s’offenser. Comment la République va reconstruire pour se construire, c’est l’affaire de plus d’un référendum.

Nous devons être prudents. Tous. Sans vouloir réduire la primature ou la présidence haïtienne. Sans vouloir favoriser un ami et faire obstruction à un autre. San vouloir encenser l’étranger au détriment du national, quand on a besoin de ressources diverses. Mais ce qui devra se passer doit refléter sur ce qui va se passer. On ne peut reconstruire dans la panique ni dans l’exclusion, car l’adversité nous avalera nos ressources pour longtemps. Mais la pluralité comme principe est de bon conseil.

Du fait haïtien – D’abord reconstruire c’est aussi rétablir un fait : la nationalité haïtienne. La nation peut-elle rejeter ses enfants, quand des étrangers partagent notre douleur depuis le 12 janvier dernier, volent au secours de nos estropiés du sort, de nos enfants encore vivant, en danger sous les décombres provoqués. Le Sénégal de Wade présente en ce sens une grande piste de réflexion parallèle au soutien américain. Il propose le fait Africain aux Haïtiens – 25 spontanés ont répondu. Quand le Bénin traçait déjà de son côté une piste d’accueil pour les désirés, bien avant la fin du dernier millénaire. Quand les pays hôtes qui accueillent les nôtres, leur offre en partage l’histoire d’une société d’accueil sans restriction. Le Canada nous parle en ce sens. Et nous ?

La nouvelle République doit rassembler mais ressembler aussi. La piste de réflexion du président Wade ne peut que nous être salutaire en ce sens. Quand le premier ministre Bellerive parle de la maitrise haïtienne de la reconstruction, l’histoire lui réclame la définition intelligente des limites de sa pensée haïtienne.

De la légitimité politique et citoyenne – Qui sont nos architectes, qui sont nos ingénieurs, quels sont nos grands chantiers ? La primature n’est pas prête, la présidence non plus. Nous ne voulons cependant de politique : ôtes toi que je m’y mette. Là n’est pas la question. Le respect, la dignité et la confiance doivent être des phares incontournables de cette nouvelle ère. Inclusive. Aucun gouvernement ne peut revendiquer la légitimité, l’exclusivité de la reconstruction. Car personne n’a démontré ces compétences. Aucune administration démissionnaire ne peut certifier ce qui se passera, demain, après mandat. La République réclame plus aujourd’hui. Un plan proposé, un engagement décidé, une politique honorée. Les associations régionales en dehors du pays sont en ce sens des axes incontournables. Clinton Réclame aujourd’hui même à Davos en Suisse, 100 camions pour Haïti. Il peut récolter plus de cent pour le pays. Le crédit est là aussi un fait indéniable car combien de nous politique, sont à, je ne sais où, etc., entrain de chercher efficacement, tandis que son pays traverse une grave crise économique. Ban Ki moon son mandataire, Clinton ce mandaté, seront-ils Haïtiens, par défaut, dans la reconstruction – pour service rendu à la patrie. Que dire des binationaux.

Nous avons déjà traité en ce sens les sujets, Haïti la diplomatie d’abord avec l’ancien premier ministre Paul Martin du Canada et Haïti Diplomatie de haute voltige avec le sec. Général Ban Ki moon, c’est un besoin qui nous interpelle aujourd’hui encore et, de manière plus intelligente. Dans la sérénité comme dans l’ouverture. La reconstruction fait appel à trois axes importants : 30 ans de chantiers intenses à haut niveau d’employabilité, 20 ans de support divers pour des victimes de la catastrophe, 10 ans de renouvellement politique pour assurer et garantir l’avenir.

Car 1791 était à ceux d’autrefois ce que 2010 est à nous aujourd’hui, dans son contexte. Ce n’est pas une question de souveraineté ni d’occupation, notre Etat ne possède tout simplement pas les ressources nécessaires. Même la France sera d’un grand support, quand nous ne nous alignons pas sur les émotions du journaliste Kerns Fleurimond, nous citons : << Haïti est la fille rebelle de la France. >> Non ! Haïti est une République qui sait gagner.

Notre défi personnel haïtien est déjà : comment gérer à l’interne, pour ne pas diluer les effets positifs de la reconstruction, ni effrayer les amis du pays comme les nouveaux amis qui nous manifestent leur soutient. Notre défi personnel est aussi comment rentabiliser cette conjonction internationale en notre faveur en vue d’apporter une meilleure contribution onusienne, en faveur de la paix dans le monde et dans la région.

De la reconstitution des symboles – Il est impératif que l’administration politique en fonction sache que les symboles n’appartiennent pas à un gouvernement mais à chaque citoyen. On ne peut toucher au Palais national ou tout autre symbole fort, sans consultation, de manière expéditive. Car la Constitution du pays ne prévoyait un tel chapitre.

Nous apprécions l’offre de la France dans la prise en charge sur le sujet de la reconstruction du palais national, du Canada pour le Parlement, mais c’est un droit qui revient même aux Cruciens, aux Cruciens, aux Capois, aux Léogânais, aux Jérémiens, à chacun des Haïtiens, que de décider par référendum, les valeurs à accorder, car on devra y vivre avec comme Nation et laisser en héritage. Cet aspect symbolique est intimement associé avec une autre charnière. Celle de la démocratie. L’apport du Québec dans la Francophonie nous sera d’une grande utilité, car l’organisation logistique et dynamique de référendum est un besoin fondamental pour notre reconstruction.

De la reconstruction domiciliaire et commerciale – Le pays va faire face à de grands chantiers en génie civil qui vont durer plus d’une décennie. C’est un axe qui réclame une grande mobilité de main-d’œuvre locale et internationale car le transport et les voies de communication doivent être repensés. D’abord comment gérer du temporaire, de l’humanitaire au définitif et du solide, pour le long terme. Ce sont des rapports commerciaux qui s’installent aussi et une habitude d’importation qui va se transformer après le drame de notre agriculture. C’est aussi l’intégration de notre artisanat, de nos arts, de nos écoles d’apprentissage, d’un niveau de certification plus moderne et standardisé, la formation des maîtres. C’est aussi l’occasion de l’intelligence de la démographie.

De la démographie – Nous devons penser avant tout à rebâtir notre agriculture, ce qui fait appel à l’occupation dynamique des terres et la conjonction de la décentralisation de l’Etat et de ses structures pour favoriser le développement régional. Ce sont là des occasions de bâtir des identités locales qui influenceront même le tourisme.

De la gestion des fonds – Notre souveraineté ne peut empêcher la collégialité des compétences,  même étrangères, car nous devons inspirer confiance, nous devons rassurer, nous devons apprendre à mesurer chaque acte posé. La gestion des fonds d’aide appartiennent à toute la société civile, aux partenaires engagés et non au gouvernement. Notre constitution n’a d’ailleurs pas approvisionné l’état en ce sens. Là encore la gestion d’une telle catastrophe doit avoir la vertu de rectifier les erreurs du passé. Nous devons en tenir compte et rendre des comptes. Parce qu’Haïti représente dans son malheur, un immense chantier de plusieurs milliards qui pourra nourrir plusieurs générations et autant d’amis étrangers. Nous ne pouvons rester hermétiques, c’est même illusoire.

Nous avons produit sur le sujet, bien avant le 12 janvier. Haïti la Nation a besoin de Star, Haïti vision pour Carrefour autonome, Haïti Carrefour Boucassin le pont de l’audace, etc. Nous étions loin de penser que le 12 janvier dernier allait remettre la table de la discussion autrement. C’est un fait, nous devons réfléchir, agir.

Merci d’y croire. DocHaït/29-01-10


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