la Dernière Mascarade; Réflexion sur la Conférence sur la Diaspora Haïtienne

LA DERNIÈRE MASCARADE

  • Réflexion sur la conférence sur la diaspora haïtienne – de Atlanta Par Linda Chery

Je ne prétendrai jamais être une experte en politique, par contre ceux qui me connaissent bien savent que j’ai une opinion sur tout. Je choisis tout simplement de garder le silence, me contentant de compiler les nouvelles puisées à des sources diverses, peser, soupeser et trier l’information. Je préfère souvent me taire mais ce ne sera pas cette fois-ci.

Lors de ce que les gens se plaisent à appeler la révolte de 2004 contre Aristide, une seule pensée m’est venue à l’esprit: « nous y revoilà encore. » Une autre bandes de mercenaires, se disant défenseurs de la population haïtienne, se préparait à marcher sur Port-au-Prince afin de renverser le dictateur Jean Bertrand Aristide. La diaspora, en majorité, s’empressa de se ranger derrière les révolutionnaires, chacun y allant de son opinion sur la manière de gouverner du Président. Tout ceci prouve une chose: les Haïtiens veulent la démocratie mais ne sont pas capables de la gérer. Les urnes restent et demeurent la seule manière de démontrer sa désapprobation face à un gouvernement. Si Bush est encore au pouvoir, les Américains doivent être satisfait de sa gérance. Quoiqu’il en soit, Aristide a été démocratiquement réélu, jusqu’à preuve du contraire, Ce contraire n’a jamais été prouvé.

Pendant que Guy Philippe marchait sur Port-au-Prince, la communauté internationale y allait de ses conseils. Comme on s’y attendait, les leaders irréprochables de l’Amérique demandant, exigeant même le départ de Jean-Bertrand Aristide. Mais de quel droit osait-ils rentrer leur nez dans les affaires politiques d’un pays INDÉPENDANT? Ceux là qui ont fermé les yeux devant le génocide au Rwanda, ont ignoré le mépris des droits de l’homme en Chine et toutes ces autres injustices de part le monde, pourquoi osent-ils? Tout simplement parce que les Haïtiens leur ont donné le droit.

Aujourd’hui, Haïti ne s’est toujours pas remis de ses déboires financiers, l’organisation politique du pays se cherche encore, les caisses de l’état sont soi-disant vides et l’insécurité règne encore. Dans cette atmosphère on pousse l’audace jusqu’à organiser une conférence sur la diaspora haïtienne. Je ne veux même pas savoir qui au Canada a représenté cette diaspora haïtienne. Je ne serai pas surprise que ce soit les mêmes TLM, opportunistes et m’as-tu vu. Alors que le gouvernement canadien ne sait même pas comment parler au Haïtiens du Canada, il a la prétention d’améliorer le sort des Haïtiens d’Haïti.

Je suis triste pour tout ceux là au nom de qui on organise toutes ces réunions et ces levées de fonds et pour qui on prononce tous ces discours enflammés. Je suis encore plus triste de constater qu’on les défend contre ce méchant loup toujours Noir, Haïtien ou président. Ce qui m’attriste encore plus c’est que nous avons tous oublié que l’Amérique s’est fait un devoir d’appauvrir et d’aliéner le premier peuple noir indépendant afin de dissuader ceux qui voudraient suivre l’exemple d’Haïti. J’ai encore plus mal à constater que le diviser pour régner a atteint son but. Nos frères et sœurs se laissent facilement acheter et il ne nous reste plus rien, même pas notre fierté légendaire.

À Atlanta et presque dans tout le reste des États-Unis, les Haïtiens se posent tous les mêmes questions, pourquoi, pour qui et pourquoi maintenant? De mon côté, j’attends avec impatience le résultat de cette conférence sur la diaspora haïtienne comme j’attends le compte rendu de l’ODECH sur le récent radiothon au profit des Gonaïves.

Ah j’oubliais! L’argent doit être utilisé pour un projet à long terme! L’Académie aurait-elle changé la signification du terme « aide d’urgence »? CHI – 13-12-04

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