D Hérard accuse le Canada, la France et les États-Unis de fomenter un coup d’État en Haïti, et s’en sort

Haïti Renaitra Par Jean Willer Marius [Aspirant ministre du Bonheur des Haïtiens].

  • Dimitri Hérard accuse le Canada, la France et les États-Unis de fomenter un coup d’État en Haïti, et s’en sort…

En ce temps-là, la conversation audio relative à une tentative de coup d‘État visant la présidence dictatoriale de Jovenel Moise contre la volonté d’une majorité avérée circula comme une trainée de poudre. Inouïe n’est-ce pas, le chef de la sécurité du palais national affirme, sans langue de bois, que le core group, coalition bizarre de plusieurs ambassades en Haïti, et le Département d’État des É. U., ourdissent un complot pour renverser et tuer le chef de l’État ? Grâce à son service d’intelligence, le coup a été déjoué. Les coupables désignés : un juge de la Cour de cassation l’équivalent haïtien de la Cour suprême aux États-Unis, Ivikel Dabrezil ; une inspectrice de police, Madame Gautier ; des membres de sa famille, et des amis sont mis sous les verrous comme si c’était l’édit du roi. Aussi, trois autres juges de la Cassation sont forcés à la retraite alors que la Constitution en vigueur, en son article 177, défie l’amovibilité.

Dimitri Hérard, le nouvel homme de main de ce régime politique réputé sanguinaire, serait le petit-fils de Félix Hérard ancien chef makout responsable des casernes à Fort-Dimanche, fort-la-mort, image obtenue d’après une source anonyme où il était question d’une décoration. Félix H l’aurait reçue du président dictateur Jean-Claude Duvalier, en mains propres. Voilà, s’il en était besoin, qui explique l’héritage-Hérard.

Le contexte :

Depuis deux ans, le peuple haïtien qui vit une gradation descendante de sa misérable condition ne cesse de protester contre une voyoucratie mise en place depuis dix ans par le misogyne reconnu, Michel Martelly, que le Canada a récemment interdit de performer à Montréal. Les gangs armés pullulent, le kidnapping contre rançon, suivi de viols et d’assassinats attaquent la dignité même de la population. Le gouvernement s’appuie, pour réprimer dans le sang tout mouvement de protestation, entre autres, sur la poigne de Jimmy Chérisier alias « barbecue », tant il se plait à bruler les cadavres de ses victimes. Devant cette odieuse promotion, le core groupe a clairement demandé au président Jovenel de mettre « barbecue » sous les verrous, pourtant il continue de prêter ses services au gouvernement par le moyen de sa fédération des gangs, le G9, légitimant ainsi des violations systématiques de droits humains. Les dernières en date, l’entrepreneure Josette Romanie Zetrenne, sauvée de justesse à une tentative de kidnapping, et le pédiatre Ernst Pardy abattu en présence de sa femme et de son fils, enlevés.

Les émissaires internationaux viennent de tenir une réunion virtuelle le lundi 22 février 2021. À la question de la diplomate française : Monsieur Jovenel pourquoi Jimmy Cherisier n’est-il pas arrêté et qu’aucune lumière n’a été jusqu’ici faite sur l’assassinat du bâtonnier de l’ordre des avocats maitre Monferrier Dorval. Le président dont le mandat est arrivé à terme depuis le 7 février 2021 se perd en conjectures, peut-être qu’il lui est difficile de cracher à la face du monde comme il l’a fait en Haïti que le bâtonnier a été assassiné à 10h13 et que son épouse, Martine Moise, lui a montré la vidéo de l’assassinat à 10h15.

Le 13 janvier 2020, le président Moise a renvoyé les deux tiers du sénat en évoquant l’article 134-2 de la constitution qui stipule que si les élections, pour un motif quelconque n’avaient pu se tenir à la date fixée, les prochains élus enteront en poste et leur mandat est censé commencer le 7 février de l’année de l’élection. Élu au cours du scrutin de novembre 2016, le mandat du président est censé commencer le 7 février 2016 pour se terminer au 7 février 2021; sauf que, le dictateur en poste déclare que cet article n’est pas d’application dans son cas. Et pour cause, alors que la population investit les rues pour exiger le respect de la constitution et dire non à ce retour brutal de la dictature en Haïti, il se déhanche dans son carnaval organisé en pleine recrudescence des cas de Covid.

Les hommes et femmes de loi, certains sénateurs reconnus pour leur support au peuple haïtien, les constitutionnalistes, les organismes de droits humains, la société civile et les cultes, plaident tous en faveur de l’application stricte de l’article 134-2, mais l’ex-président, maintenu au palais par la force des armes, se croyant tout permis avec le soutien du US Government, disqualifie tout ce beau monde et déclenche une série de persécutions politiques contre les acteurs de l’opposition qui ont osé lui rappeler de vider les lieux constatant la fin de son mandat, en élisant pour deux ans, le juge le plus ancien de la Cour de cassation, Mécène Jean-Louis comme président de la transition de rupture.

Précaution diplomatique ou silence inquiétant du Canada?

Les Haïtiens ont, à plusieurs reprises, gagné les rues pour revendiquer leurs droits à la vie et au bonheur et à chaque fois, ces manifestations sont réprimées dans le sang et les cadavres, qu’on ne compte plus, jonchent le sol. Si quelques coups de matraque en Russie 2021 ou des violences policières faisant 21 morts en Birmanie ont pu indigner l’international, ce qui se passe en Haïti devrait le pousser à mettre Haïti en alerte rouge de violation systématique de droits humains, à sévir dans les règles de l’art contre les bourreaux arrogants et à cesser de demander au peuple haïtien de consentir des sacrifices qui le répugnent.

Que les puissants voisins du Sud et l’Élysée n’ont pas volé au secours du peuple haïtien en péril, ce, malgré les nombreuses voix qui se lèvent, serait compréhensible, mais les hautes valeurs morales et humanitaires du Canada seraient mises à rude épreuve si son silence devait être, trop longtemps, interprété.

Collaboration International Diplomat (ID) Canada / ISSN 2563-818X (En ligne) – ISSN 2563-8181 (Imprimé)