L’exception culturelle française par Veronique Vesval
L’aspect culturel en automne, en Méditerranée, navigue, par exemple, entre la ville de Cannes se frayant un chemin parmi les festivaliers du monde de l’immobilier avec ses festivals d’automne de cinéma, et la ville d’Antibes, avec ses deux théâtres, le prestigieux, par sa contemporanéité ANTINEA et celui que je choisis en fin de semaine, à cent places, comparables à ceux d’Avignon ou des petits théâtres de quartier de Paris, ANTIBEA, dirigé par Jean-Marc Salvan et en tant que Directeur artistique animé très habilement et chaleureusement par Dominique Czapski.
On pourrait s’interroger longuement sur ce que doit présenter, à l’heure actuelle, la culture française, au sens de contenant pour perdurer. Que doit-elle garder d’elle-même pour ne pas seulement offrir en s’ouvrant naturellement, le partage des autres cultures, mais que dire d’elle face à un panorama devenant de plus en plus intéressant parce que varié et exotique, mais aussi, éloigné ? Sans doute doit-on pour cela rester vigilant à la langue parlée, à la langue française écrite, y compris dans les traductions ou lors de la visibilité de toutes sortes de spectacles produits sur nos écrans, des sous-titres. Dans cette optique, je sors et je vais voir ce qui se produit notamment par les jeunes générations arrivant en force, à la vitesse de l’essuie-glace par temps de pluie !
38 films furent présentés par SILK ROAD PRODUCTION, association cannoise des Routes de la soie donc, à la salle MIRAMAR de CANNES, sans thème unique malheureusement, il faut le préciser, car cela rend la performance difficile à suivre pour le spectateur. Ce furent toutefois, des prix qui furent très appréciés par les participants jeunes et volontaires. Ces prix furent distribués à l’issue de ce troisième festival CANNES 7e ART AWARD par l’ensemble d’un jury composé de membres connus du monde des festivals cinématographiques de Cannes, du monde de la publicité, d’associations comme L’ASSOCIATION CANNES CINÉ CROISETTE et d’un lycée cannois qui a désigné son propre gagnant d’un premier prix, le film : DREAM LIVES IN TREES. C’est un long métrage de 1H53 du Royaume-Uni dont le réalisateur Marco Della Fonte a repris l’idée que l’amour guérit mieux que l’hôpital psychiatrique…c’est sans doute vrai puisque l’Italie, elle-même en 1978, est devenue le premier pays au monde à abolir les asiles d’aliénés.
Le film raconte l’histoire amoureuse de deux patients. C’est à Maria Sciarappa, actrice dans le film qu’est revenu l’honneur d’aller chercher, le prix pour toute l’équipe et pour son réalisateur Marco Della Fonte.
Tout bien réfléchi, il y avait un thème récurrent que l’on avait pressenti à la séance d’ouverture du festival puisque le long métrage de l’UKRAINE avait été présenté, dès l’abord, en hommage aux Ukrainiens. Ce film MÈRE DES APÔTRES est excellent. C’est l’œuvre du metteur en scène Géorgien ZAZA BUADZE. Ce film a reçu le premier prix du jury dans la catégorie long métrage. Il met en exergue la guerre civile qui déchirait l’Ukraine en 2014. D’une durée de 2H05, ce film a été également félicité pour l’interprétation de son actrice principale NATALIA POLOVINKA qui a reçu le premier prix d’interprétation féminine par l’ensemble du jury.
Puis, ce fut une avalanche de prix, décernés aux films des jeunes Ukrainiens, tous là pour recevoir le prix : pour le documentaire ‘’I WAS NOT BORN FOR WAR’’ de Vadislav Robsky ainsi que le premier prix du court métrage pour le film de 15 minutes ‘’FIGHT FOR UKRAINE’’, réalisé par Andrii Zaiets. L’équipe du KAZAKHSTAN pour le drame social (relatant l’histoire d’une femme qui adopte une amie de sa fille décédée d’une leucémie MOM, I M ALIVE) était vraiment très heureuse de recevoir le prix pour leur long métrage également.
J’avais bien aimé, pour ma part, le lugubre THE NAKED tout droit venu d’AZERBAÏDJAN de Hikmat Rahimov ainsi que l’interprétation de Rasim Jafar très crédible de cruauté humaine apparaissant entre démunis et de réalisme. Un voisin cherche un lieu de sépulture pour le proche parent d’un pauvre homme avec en tête, l’idée de lui soustraire l’héritage de sa maison or le pauvre homme s’enfuit le laissant avec le mort qu’il va calciner. Là, on a atteint les bas-fonds. Mais c’était pour mieux remonter, avec le film du petit Français Alex Guéry, réalisateur de son long métrage PRÈS DE MOI (une femme cherche sa fille disparue qui est en fait décédée depuis dix ans) de 1H12, venu chercher seul le prix ses quatre autres collaborateurs ayant été privés d’essence comme tous les Français, punis ce jour-là!
Vous l’aurez compris le court et le long métrage traité par des sujets jeunes n’étaient pas des plus réjouissants, j’ai visionné les trois ANIMATIONS d’une durée chacune entre 9 et 7 minutes, et toutes m’ont plu. Le jury a choisi de donner le premier prix dans cette catégorie à MIRACLE de Chine avec la collaboration des États-Unis. C’est drôle de voir une grand-mère piloter et même inventer des engins capables de maîtriser l’espace et le temps.
THE SPRAYER (le Pulvérisateur) nous emmenait lui, dans un monde sans végétation jusqu’au jour où une graine enfouie germe enfin. L’animation de l’Inde était bien aussi, A CONCLUSION : ceux qui doivent vivre leur quotidien, même festif, car c’est le mariage de la fille de la famille, se demandent s’il faut choisir de ne pas maintenir leur proche parent en fin de vie, par mesure de commodité : un dilemme.
- Véronique VESVAL Cannes