Plus sensible qu’il ne paraît: Jean Charest et la cause des Noirs de Montréal – Le Québec moderne. De plus en plus, ce terme comme nouvelle notion s’installe dans le langage social du Québec. Un vocable très usité pour illustrer le nouveau visage du Québec, un visage qui lui-même fait appel au mot diversité. C’est une conscience que nous avons constaté au sein d’une certaine élite. Chef de l’opposition officielle à Québec, le personnage, Jean Charest nous a expliqué en entrevue que c’est aussi sa réalité, lui dont la mère est d’origine irlandaise. S’il dit bien comprendre la réalité des Haïtiens de Montréal et des Noirs en général, c’est à cause de ses valeurs personnelles. Pointé comme anglophone lorsqu’il était à l’école, sa mère le définissait comme Irlandais en partage avec son père un Charest du Québec. Il avait souffert de la crise identitaire et de la discrimination aussi. Mais le Québec moderne dit-il, c’est aussi nous autres, s’adressant aux Noirs. C’est ce qui fait la richesse de la société. C’est avec conviction qu’il explique la nécessité pour les chefs d’entreprises et les recruteurs d’organismes publiques, de puiser au sein de ces ressources incontournables que représentent les membres de la communauté noire du Québec. Ce serait pour eux, une erreur que de négliger ce facteur important de développement. Il dit n’avoir jamais digéré les propos de monsieur Bouchard qui a tenté de l’exclure sous prétexte de son nom. Il lui adresse encore des reproches pour ce qu’il appelle de l’intolérance. C’était en campagne électorale et, c’est mauvais pour la société. S’il dit comprendre la réticence des Noirs, il explique aussi qu’ils ne doivent pas avoir peur de s’investir partout dans la société pour ne pas rester marginalisés. – L’identité québécoise, une corde sensible pour Jean Charest – Il dit avoir fait ses classes et réussi en ce sens. Se sentir Québécois à part entière c’est important. Jean Charest nous a surpris en expliquant ses relations avec la communauté haïtienne du Québec. Il les étend jusqu’à Haïti quand il parle des responsabilités d’un gouvernement qu’il dirigerait. Plus étendue qu’il ne paraît, sa connaissance de cette communauté se traduit par de profondes amitiés. S’il ne cite pas lui-même des noms, il est cité par des Haïtiens qui parlent de son humanisme. Nous avions déjà discuté à son sujet avec le docteur André Arcelin, d’origine haïtienne, peu avant les dernières élections municipales à Montréal. Dédé Arcelin comme le surnomme sa femme, disait partager avec Charest une profonde amitié. Nous avons surpris aussi une conversation de Jean Charest avec un ancien étudiant du génie à l’Université Sherbrooke, aujourd’hui éditeur d’un mensuel de la communauté haïtienne de Montréal. Leur échange dévoilait une sympathie jusque là inconnue de Jean Charest pour les Haïtiens. Très friand de certains rythmes haïtiens, cet homme se dit très sensible aux problèmes des jeunes Haïtiens dont plusieurs s’investissent dans ce secteur-là. Si Jean Charest pense profondément à la réalité du Québec moderne, puisse son exemple influencer ceux qui continuent à ériger des barrières dans la société. (archives/14-01-2003)