Rencontre avec Abigaelle Fils-Aimé : la future cheffe d’Entrepren’Elle M3E par Yves Placide

Rencontre avec Abigaelle Fils-Aimé : la future cheffe d’Entrepren’Elle M3E

  • Par Yves Placide 

 »L’excellence dans la perfection »

Sans superlatif exagéré, avec peu de condescendance, pour se présenter elle s’est ainsi exclamée:  »Je suis une personne assez complexe! Une femme très engagée, j’ai à cœur le bonheur de mon prochain, j’aime le contact humain et c’est ce que je suis dans la vie de tous les jours qui m’a poussée à faire partie de l’organisation M3E, dont je suis une des coordonnatrices. Je suis également étudiante en droit des affaires pour devenir avocate, je suis aussi une femme d’affaires en plein essor, je travaille dans l’entreprise familiale qui a une spécialité en art dont la musique. J’ai ma firme également pour faire la gestion de brevet »

Abigaelle est l’aînée d’une famille de quatre enfants, elle tient à préciser plutôt rarissime, l’air fier, qu’elle ait été élevée par sa mère ainsi que ses sœurs.  »Je suis engagée dans la cause des femmes noires. Je crois que le peuple noir a énormément de la créativité, surtout en art .Je trouve que malheureusement cette créativité ne donne rien, et c’est une des raisons pour laquelle je m’engage à protéger cette créativité dans la communauté. Il y a beaucoup trop d’artistes qui vivent peu de leur art, qui ne vivent pas très bien et c’est de ma responsabilité en m’engageant à les aider en ce sens. »

Cependant après cette exaltation pour la cause des femmes noires elle dit ne pas se sentir prête à prendre la relève comme cheffe d’Entrepren’Elle.  »Madame Luckny Guerrier (ma tante) a acquis beaucoup d’expériences de vie pour se rendre là, je serai en formation pour encore un temps, »précise Madame Abigaelle Fils-Aimé » Je ne me sens pas avoir toute l’expertise qu’elle a pour la remplacer pour le moment. J’ai encore beaucoup à apprendre d’elle, car l’organisation qu’elle a mise sur pied est importante, mais là où je peux apporter ma contribution c’est d’exporter le M3E aux gens de mon âge, car les jeunes représentent l’avenir. Ce que j’ai compris à Dakar, je ne suis pas seulement une femme d’affaires, mais une femme d’affaires noire, l’aspect noir fait en sorte que j’ai une responsabilité envers moi même, envers mes prédécesseurs, envers les plus jeunes. J’ai une responsabilité à mettre en lumière le côté culturel, en tant que femme noire on a une responsabilité à mettre en lumière c’est une évidence ».

 »Entrepren’Elle est ouverte à toutes, et à tous. La synergie va bon train, car l’organisation sait où l’on s’en va! Mais on encourage l’entrepreneuriat des femmes noires. Présentement on est à Dakar, les femmes n’ont pas l’accès facile au fonds et ont moins de moyens pour faire fructifier leurs entreprises, on a vu à l’île de Gorée et à Dakar presque majoritairement des femmes qui ont de petits commerces, cela démontre que depuis la nuit des temps les femmes ont toujours eu cette fibre entrepreneuriale; à cause de la conjoncture politique ou gouvernementale, cela n’a jamais bien fonctionné. »

 »Les hommes qui viennent dans la mission c’est pour supporter l’action de l’entrepreneuriale au féminin et ils sont les bienvenues, car le sexe n’a pas d’importance, car tout est une question de mentalité, relate Abigaelle, pour la présence des hommes. Cela fait trop longtemps que notre communauté est mise de côté, alors le travail ne fait que commencer. Cela fait seulement sept ans que Mission Entrepren’Elle M3E existe et cela ne fait pas longtemps que les gens commencent à entendre parler de notre mission. Il y en aura toujours à faire, car c’est un combat de tous les jours; c’est ce côté vaillant qu’ont les femmes haïtiennes et noires en particulier pour aller de l’avant. Répondant à une question relative au rayonnement de cette mission de M3E en Afrique.

La mouvance du Sénégal et la visite à l’île Gorée ont mis en évidence le nécessaire besoin de soutenir le côté entrepreneurial des femmes et la mission d’Entrepren’Elle est de concentrer ses efforts là où il y a une forte présence de femmes noires et son impact doit être international.

Abigaelle Fils-Aimé n’a qu’une peur! Peur de ne pas avoir assez de temps pour faire le plus possible dans une journée. Elle est une perfectionniste, une excellente musicienne tout comme sa sœur, Jo-hessed Fils Aimé qui a joué l’hymne national d’Haïti et celui du Sénégal en a cappella uniquement avec une trompette. Un moment chargé d’émotions lors d’un speed dating avec les jeunes femmes noires entrepreneures du Sénégal. L’étincelle de réussir dans les yeux et la jeunesse dans le corps, Abigaelle Fils-Aimé fait ses apprentissages et attend son heure pour continuer le travail de Luckny Guerrier.

ISSN 2564-1689 Réseau HEM